Axioparc, aussi innovant que vertueux

Le projet de ZAE nouvelle génération de Drusenheim-Herrlisheim visait la reconversion de l’ancienne raffinerie de Total, soumise à plusieurs campagnes de dépollution. Depuis 2018, c’est entouré d’experts que le Groupe mène à bien sa mission d’aménageur engagé, à savoir garantir sur le site une biodiversité riche, et y maintenir l’environnement propice à son épanouissement. Par ailleurs, le chantier Axioparc n’aurait pu voir le jour sans la signature d’une charte contractuelle de Chantier Vert (voir plus bas).

Éviter

Un premier pilier ERC est consacré à la prise de mesures d’évitement sur le périmètre du chantier, qui a, précisons le, fait l’objet d’une dérogation au titre des espèces protégées. Plusieurs écosystèmes naturels d’origine et fragiles, tels que la prairie humide et les ripisylves du Kreuzrhein, se devaient d’être protégés. Ces zones à enjeux écologiques ont été balisées ; aujourd’hui leur accès demeure interdit à toute forme de véhicules.

Réduire

Ce second pilier ERC a deux vocations : restreindre les impacts du chantier et réguler l’environnement naturel pour qu’il retrouve l’équilibre. Par exemple, plusieurs mares présentes sur les zones de travaux ont été volontairement asséchées, puis recréées dans un espace plus propice, afin d’assurer la pérennité de la reproduction des amphibiens. Les campagnes de déboisement ont été échelonnées dans le temps, afin de préserver les habitats fauniques et les périodes de nidification. Le site est délimité par une clôture temporaire de 4.8 km qui empêche la petite faune de s’y déplacer. Nous sommes enfin intervenus en luttant contre les espèces végétales invasives, comme le solidage, qui concourent à l’appauvrissement

2 100 m² de zone humide réservés à la reproduction des amphibiens, dont le crapaud calamite. Soit la recréation de 5 mares totalisant 600 m² en eau.

Compenser

Certains pans du chantier restent inévitables, et leurs conséquences sur la nature ont nécessité des mesures exceptionnelles. Axioparc intègre trois grandes zones compensatoires : la ZAE en elle-même, La Gutlach et un secteur du Plan de Prévention des Risques Technologiques (PPRT) de Rhône-Gaz. Suite logique des opérations de restriction, ces mesures ont conduit à la recréation de plusieurs mares protégées et au déplacement de pelouses sèches. La Gutlach, espace privé sécurisé de 20 ha, comprend désormais une zone humide fonctionnelle. Nous avons mené ces opérations sous la supervision de l’association locale Nature & Environnement.

Le Groupe a signé une convention avec l’association Nature & environnement Herrlisheim–Offendorf, dont les bénévoles possèdent une fine connaissance du site de la Gutlach, zone tampon naturelle, et en prennent soin depuis plusieurs décennies. Elle nous épaule en matière de gestion écologique, notamment dans le suivi des espèces endémiques. Son président, Guy Grasser, témoigne.

 » La Gutlach est une enclave située dans un ancien méandre du Kreuzrhein. Celui-ci fut coupé dans les années 60 lors de l’implantation de la raffinerie. Fermée de toute part, protégée de haies naturelles et de bocage, elle fut et demeure le refuge d’une avifaune et d’une flore variées. Il est très important que sa vocation perdure : constituer un tampon naturel entre la forêt d’Offendorf, en partie classée Natura 2000, et l’activité industrielle de la ZAE.
On s’intéresse tout particulièrement au rôle que vont jouer la zone humide aménagée et le bras du Kreuzrhein, situé dans sa continuité. C’est à mon sens la plus intéressante des mesures compensatoires, car elle s’accompagnera d’un passionnant cortège végétal, typique des milieux humides. Nous constatons déjà des effets positifs. Le fauchage à la bonne saison, par exemple, permet de revoir des espèces d’orchidées qui n’étaient plus observées depuis des années. »

Régulièrement, l’association invite le public à profiter de balades nature sur le site de la Gutlach. Elle organise également des conférences dédiées à la protection de l’environnement, et bien d’autres activités à découvrir sur sa page Facebook.

Continuer !

Nos actions, quoiqu’encadrées par la charte de Chantier Vert, sont régulièrement contrôlées par les services de l’État. Depuis le lancement du programme Axioparc, chaque mois, écologues et spécialistes du développement durable sont mandatés pour en auditer l’efficacité et la durabilité. Un plan de gestion global à long terme devrait bientôt encadrer la suite. Car notre engagement ne s’arrête pas là : il nous faut entretenir (fauchage du solidage, etc.), suivre (recensement des espèces animales, etc.) et veiller au respect des bonnes pratiques. De nouvelles plantations de haies, de pelouses et d’arbres seront effectuées au fil de l’avancée des travaux de voirie.

La charte chantier vert

Signée par TELLOS et toutes les entreprises associées à Axioparc, elle réglemente strictement les pratiques. Son non-respect entraîne des pénalités financières.

1. Nommer un responsable chantier au sein de chaque entreprise : Jessica Wilt de TELLOS, en tant que Cheffe de projet, a la charge d’assurer la mise en oeuvre des dispositions ERC, de tenir à jour le récapitulatif d’évacuation des déchets, de lister les produits chimiques utilisés, d’effectuer le suivi de mortalité des espèces, d’informer les riverains, etc.

2- Protéger la biodiversité.

3- Limiter les risques sonores des outils et des engins.

4- Modérer les pollutions de proximité, dont l’usage de l’huile de décoffrage.

5- Maîtriser les consommations énergétiques et l’impact carbone.

6- Encadrer la circulation (30 km/h maximum) et le stationnement sur le site.

27 ha où ont été intégrés des habitats favorables à la faune sauvage.